Physiopolis / MUCEM 2024 Paradis Naturistes

En 1928, deux frères, médecins "hygiénistes", Gaston et André Durville, créent le Domaine de Physiopolis dans l'île de Platais et y installent une communauté dite « naturiste ». Ce lieu était dédié à la culture du corps via de multiples pratiques sportives (plusieurs stades ont été créés), le soin par le soleil et la diététique végétarienne. Ce mouvement naturiste repose sur une utopie du corps sain, et sur la contestation des modes de vie urbain. Ce désir de retour au plus proche des éléments naturels, fait de simplicité et de camaraderie, afin de revigorer et soigner le corps et l‘esprit.

Aujourd’hui, « les Physiopolitains » ne perpétuent plus cette tradition naturiste, mais cette utopie a cependant laissé des traces, notamment dans le domaine architectural et urbanistique. Certains habitent encore dans les bungalows et les tentes en dur construites dans les années 30, d’autres dans de petits chalets en bois plus récents. On y vient principalement le weekend et pendant les petites vacances, avec toujours ce même désir de s’évader de la ville et de s’adonner à des activités de plein air. La saison sur l’île dure d’avril à fin octobre, novembre selon le temps. Lorsque le printemps arrive, la végétation éclot, les habitants reviennent s’installer. La petite taille des habitations induit une fine distance entre la vie intérieure et extérieure.

Situé en banlieu parisienne, à 30km de Paris, L’île du Platais, est le lieu que j’ai choisi d’étudier et de documenter photographiquement. C’est une île familière où je me rends depuis mon enfance.

Elle a été le point de départ de mon travaille sur le naturisme et le dénudement lors de mes études à l’école Duperré, pendant lesquelles j’ai réalisé un travail de recherche d’archives iconographiques et textuelles. Allant du début à la fin du XXe siècle, je compte aujourd’hui 184 documents (photos, cartes postales, articles, magazines).

A partir de ce fond documentaire je souhaiterai dresser un portrait de cette île et de ses habitants, en interrogeant cet héritage naturiste quelque peu intemporel.

Par une vue subjective et sensible j’interroge via ce lieu notre rapport contemporain au corps et à la nature dans un cadre mirco insulaire.

J'exposerai deux images de cette série au MUCEM dans le cadre de l'exposition collective Paradis Naturistes (2024).

Ce projet donnera plus largement lieu à un livre photographique et une exposition.

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Edito / Suzanna Spertsyan

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